<html><span style=“color:red;font-size:150%;”> !! Page en Travaux !!</span></html>
Résumé
A la fin de l'été 2008, trois Solitons ont été embarqués sur un navire océanographique pour une expédition de trois semaines au milieu de l'océan Atlantique avec une vingtaine de scientifiques et une quarantaine de navigants. Pour la durée de cette mission, il a été convenu de mettre les Solitons en régime copyleft. Une sorte de fièvre créatrice s'est alors emparée des personnes à bord, donnant lieu à de nombreuses créations dérivatives. Cette page décrit les conditions de l'expédition et tente de comprendre les processus de création trans-personnelles et trans-disciplinaires qui ont finalement abouti à la création du Soliton de roche.
Ma mission pour l'expédition MoMARDream 08 s'inscrivait dans le cadre d'un accord entre l'Institut de Physique du Globe de Paris ( IPGP) et le Centre de Recherches en Arts Plastiques de l'Université de Paris 1 (le CÉRAP, désormais intégré à l'UMR ACTE). Fondé sur la conviction qu'artistes et scientifiques peuvent beaucoup apprendre l'un de l'autre, un des objectifs de ce partenariat consistait à engager une réflexion comparative sur les processus de création en art et en sciences en se basant sur l'expérience et l'observation de moments de travail partagés. Le caractère pluridisciplinaire des expéditions du programme MoMAR et la cohabitation sur le navire offraient un contexte favorable à l'établissement de tels échanges.
Nous avons embarqué le 25 septembre 2008 depuis l'île de Horta dans les Açores, pour nous rendre à une journée de navigation vers le Sud-Ouest, sur le site Rainbow, un champ de fumeurs noirs qui se trouve sur la dorsale médio-atlantique. Nous étions à bord de l' Atalante, un navire de l'IFREMER, équipé d'un ROV nommé Victor, qui était l'objet de toutes les attentions : pas moins de 20 navigants hautement qualifés étaient attachés à son pilotage et entretien.
Ma priorité pour cette expédition, était d'optimiser les interactions avec les scientifiques. Il fallait d'une part, provoquer leur curiosité vis à vis de mon travail en leur donnant la possibilité de participer à l'élaboration de celui-ci, et d'autre part, m'accorder le temps de regarder, discuter, filmer et photographier, pour tenter de comprendre les méthodes et les enjeux du travail de chacun tout en restant ouverte à la possibilité d'en être imprégnée dans la conduite de mon propre travail.
Deux projets artistiques avaient été choisis pour activer ces échanges :
L'Atalante est un gros laboratoire flottant dont les équipements, à commencer par le ROV, devaient être utilisés par une vingtaine de scientifiques ayant chacun, selon sa spécialité, un objectif déterminé. L'affectation des espaces de travail comme la planification des différents chantiers était donc un puzzle particulièrement difficile à coordonner. Même si la responsabilité en incombait à notre chef de mission, Jérôme Dyment, chacun avait conscience de la valeur de l'espace-temps-moyens qui lui était accordé pour mener à bien sa mission. L'activité était donc intense à bord, et très variée : repérage vidéo de panaches ou colonies de moules indiquant de nouveaux points chauds, mesures magnétométriques, enregistrement et traitement de données bathymétriques, préparation de sondes prolongées de toutes sortes de capteurs, confection, pose et récupération de modules de colonisation biologiques, dissection de crustacés remontés des grandes profondeurs, prélèvement et analyse d'échantillons d'eau de mer, dragage, tri et découpe des roches, observation et classement des échantillons de roche,… Selon leur nature et les moyens mobilisés, ces activités se superposaient ou se succédaient par alternance, chacune avec sa méthode et ses routines.
… (à suivre)